dimanche 12 août 2012

Rapport au monde

"Arrivés au bord de l'océan, hébétés du silence de l'eau, les premiers regardèrent derrière eux tandis qu'un souffle m'éloignait doucement."
http://smallpaths4.blogspot.fr/

Je vais, je viens. Je flotte et m'éloigne, encore un peu, une solitude qui ne trouve ses marques qu'en l'instant qui passe, ces brides de souffrances, cette maladie toujours différente, croisée, cancer, interrompant tout élan vers des demains toujours vains à dessiner sous le signe d'une santé retrouvée.

Ecrire tandis que, toujours en place, la douleur m'offre ses miroirs où j'apprends une beauté du monde à trouver des développements comme à tout un chacun : uniques.

Enfant, passionné des mécanismes, mes interrogations à ma grand'mère, née en 1901. L'aviation, l'automobile, toutes ces machines ! Dis-moi Grand'mère, tu as traversé ce siècle où il n'y avait rien de tout ce qu'il y a aujourd'hui ! Qu'as-tu vécu ? Quelle conscience as-tu eu de voir tout cela ? J'aurai tant aimé vivre ces époques, me semble que j'aurais pu y faire mille choses, en ces commencements que je rêvais merveilleux de possibles à venir, me leurrant presque aux savoirs de ces temps d'appartenances décalées.

Grand'mère, ton chemin. Le mien. A cavaler encore sur ce veau d'or et y forger mes forces légères en pixels d'assemblages.

La main de Pêch-Merle. Enterrer les morts. Le feu. Le point de fuite visuel de la Renaissance. Infini. Le livre multiplié, Gutenberg. En mon siècle, l'écrit de l'un à l'autre mutilé dans sa réalisation d'évolution humaine majeure sous le joug des censures individuelles et collectives, d'un rêve d'une réalisation d'humanité culturelle colorée et variée, voir les hommes prendre les chemins d'un obscurantisme à frayer tous cauchemars, asservissements aux raisons perverses, égoïstes, hypocrites, de marches en réductions.

Grand'mère, as-tu vu de La-Haut, mes mosimages au jour le jour ? Mes productions, mon ouvrage sans cesse reposé là, sur ces Nouvelles Terres, cet internet aux grandes promesses, comme autant d'espoirs d'un monde éveillé, libre, s'épanouissant d'une renaissance à lui-même, ses lumières acceptées, ses ombres éclairées.
Je vais, je viens. L'espace de mes passés effacés par les hommes sont place morte noire mercurisée aux envols de mes pensées. J'ai le deuil comme une tombe au paysage de ma vie, un mouvement de bras, une gestuelle de main.
Mon passage en ce monde.
Un souffle de plus.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire